À la différence d’autres catégories d’enjeux, comme les bâtiments à usage d’habitation, la plupart des autres activités économiques, les parcelles cultivées, les activités économiques de type camping n’ont pas de fonction de dommage préconisée au niveau national.
Pour autant cet enjeu est très fréquemment situé en zone inondable, notamment du fait de l’attractivité des cours d’eau.
L’objectif de cette note est de donner les fondements méthodologiques pour estimer, au moins partiellement, les dommages aux campings. Cette note est complémentaire des différents articles permettant de mobiliser la librairie floodam.campsite
.
Par rapport à d’autres activités économiques, les campings ont la particularité d’être situés sur des parcelles particulièrement étendues, équipées en composantes matérielles, support de l’activité.
Comme pour d’autres types d’entreprises économiques, notamment en lien avec le tourisme, l’activité des campings est fortement saisonnière.
Les campings sont constitués d’équipements de natures variées.
L’activité des campings est principalement une activité de type hotellière. À ce titre, l’activité est très saisonnière et influencée par les conditions climatiques du fait des caractéristiques de l’hébergement.
Plusieurs périodes marquent le rythme annuel de l’activité :
La saisonnalité a également des répercussions sur les prix pratiqués.
Concernant le public accueilli, même si les campings n’ont pas vocation à accueillir des habitants sur des temps longs, il est prévu une distinction entre deux types d’usages (voir service-public.fr pour plus de détails) :
D’ailleurs, les campings peuvent être classés sous deux mentions :
Dans certains campings, les équipements présents de type résidences mobiles de loisirs ou habitations légères de loisirs peuvent être la propriété des clients. Dans ce cas, il est possible, même si ce n’est pas complètement légal, que les clients soient de fait des habitants installés de façon pérenne.
Selon service-public.fr, il « existe 2 catégories de terrains de camping classés : les terrains de camping à étoiles (de 1 à 5 étoiles) et les terrains de camping aire naturelle. »
Le nombre d’étoiles attribué (de 1 à 5) dépend du confort des équipements et des aménagements, des services fournis aux clients, de l’accessibilité et du développement durable.
Un terrain de camping classé doit afficher dans le bureau d’accueil ou à l’entrée du terrain les informations suivantes :
- Nombre d’emplacements tourisme et loisirs, en distinguant, si besoin, le nombre d’emplacements nus, caravanes et camping-cars, grand confort caravane, confort caravane, habitations légères de loisirs et résidences mobiles de loisirs et le nombre d’emplacements de l’aire de stationnement pour autocaravanes
- Plan du terrain, portant s’il y a lieu les emplacements numérotés
- Prix pratiqués
- Règlement intérieur
Source : service-public.fr
Les campings aire naturelle sont soumis à des règles particulières. Ce sont de petites structures situées en pleine nature avec des normes d’équipement et de confort moins exigeantes que celles des terrains de camping à étoiles. Ils ne peuvent accueillir que des tentes, des caravanes et des camping-cars. Les emplacements et les hébergements ne doivent pas être individuellement desservis en eau ou raccordés au système d’assainissement. Ces campings ne sont ouverts que 6 mois par an maximum, continus ou pas.
Un terrain de camping classé en catégorie « aire naturelle » doit afficher dans le bureau d’accueil ou à l’entrée du terrain les informations suivantes :
- Nombre total d’emplacements
- Plan du terrain, portant s’il y a lieu les emplacements numérotés
- Prix pratiqués
- Règlement intérieur
Source : service-public.fr
Le code NAF (révision 2, 2008) associé aux activités de camping est le :
Deux codes de classification des produits française (CPF 2015 révision 2.1) correspondent :
Comme précisé sur le site de l’INSEE, la sous-classe 55.30Z comprend :
Elle ne comprend pas :
La méthode d’estimation des dommages proposée repose en grande partie sur l’étude réalisée sur le bassin versant de l’Orb (Erdlenbruch et al. 2007).
La description de l’enquête donnée dans Erdlenbruch et al. (2007) est la suivante :
Nous avons effectué une enquête auprès des gestionnaires des campings concernés par le risque inondation (voir tableau suivant). Le questionnaire, basé sur celui que le SMVO avait envoyé aux autres activités économiques, était destiné à nous aider à mieux comprendre la situation des campings et les dommages potentiels qu’ils pourraient subir. Nous avons ainsi recueilli des informations sur l’entreprise (nombre de personnes travaillant dans l’entreprise, chiffre d’affaire etc.), sur la sensibilité de l’entreprise face aux inondations (données sur les crues historiques, présence de matériel et équipements vulnérables, dispositifs de protections contre les inondations) ainsi que sur l’information dont disposent les gestionnaires sur les inondations (source d’information). Un volet séparé du questionnaire était adressé aux comptables des campings, afin de disposer d’un certain nombre de données financières. Le questionnaire est attaché en annexe du rapport.
Au final, 13 gestionnaires ont répondu, ce qui correspond à un taux de réponse de 62%. Comme les dernières crues importantes remontent à 1996, tous les enquêtés ne pouvaient pas se souvenir des événements historiques. Nous avons alors construit des scénarios fictifs qui devaient nous permettre de mieux comprendre l’impact de différentes hauteurs d’eau sur les enjeux situés dans le camping. L’ensemble des informations ainsi obtenues nous a servi à la construction des courbes de dommages. Comme pour les activités agricoles, il serait intéressant de confronter de nouveau les hypothèses ainsi formulées aux gestionnaires des campings et d’améliorer ainsi notre démarche.
L’analyse de ces enquêtes a permis d’établir les grands principes de la modélisation suivants :
Les données nécessaires à l’utilisation de la modélisation sont de deux types :
Comme présenté dans le tableau 3.1, les fonctions d’endommagement sont relativement simples, elles ne font intervenir qu’un paramètre d’aléa (hauteur d’eau par rapport au sol natuel).
alea | h_min | h_max | mobil.home | chalet | nu |
---|---|---|---|---|---|
1 | 0 | 50 | normal | endommagé | normal |
2 | 50 | 100 | endommagé | détruit | endommagé |
3 | 100 | Inf | détruit | détruit | détruit |
La valeur associée à chacune des actions pour chacune des composantes élémentaires est donnée dans le tableau 3.2
composante | état | action | coût | durée |
---|---|---|---|---|
mobil-home | normal | — | 0 € | 1 |
mobil-home | endommagé | réparation | 8 000 € | 2 |
mobil-home | détruit | remplacement | 12 000 € | 8 |
chalet | normal | — | 0 € | 1 |
chalet | endommagé | réparation | 8 000 € | 2 |
chalet | détruit | remplacement | 12 000 € | 8 |
nu | normal | — | 0 € | 1 |
nu | endommagé | réparation | 1 000 € | 2 |
nu | détruit | remplacement | 2 500 € | 3 |
La perte d’activité est estimée en terme de pertes de chiffre d’affaire dûe à une impossibilité de l’exploitation pour les durées données (en semaine) dans la dernière colonne du tableau 3.2.
Quand un élément est non touché, Erdlenbruch et al. (2007) considère qu’il y a quand même une semaine de pertes du fait de l’évacuation du camping.
La perte d’exploitation résulte également du moment où a lieu l’événement, parce que le camping n’a pas la même activité selon les différentes périodes de l’année. Dans Erdlenbruch et al. (2007), le tableau 3.3 donne les valeurs utilisées pour les campings de la basse vallée de l’Orb en 2007. La pleine saison correspond à la période du 15 juillet au 15 août.
X | remplissement | mobil.home | chalet | nu |
---|---|---|---|---|
avril | 20% | 245 € | 245 € | 175 € |
mai | 20% | 245 € | 245 € | 175 € |
juin | 20% | 455 € | 525 € | 175 € |
juillet | 60% | 665 € | 700 € | 280 € |
pleine | 100% | 840 € | 910 € | 336 € |
août | 60% | 700 € | 700 € | 245 € |
septembre | 30% | 245 € | 245 € | 175 € |
La combinaison des informations des tableaux 3.2 et 3.3 permet de calculer une fonction de dommage élementaire de type perte d’activité pour chaque composante élémentaire.
Ne connaissant pas de façon précise la localisation des éléments de location, Erdlenbruch et al. (2007) suppose que ces éléments sont équi-répartis sur la superficie du camping. À partir des enquêtes complémentaires permettant d’estimer le nombre de chacun des emplacements, les auteurs proposent d’estimer une densité d’occupation de ces éléments de location à chaque camping.
Le croisement entre la couche des polygones représentant le périmètre des campings avec celle de l’expansion des inondations pour chacun des événements a permis de construire une couche de polygones ayant notamment pour attribut le camping d’appartenance ainsi que la classe de hauteur d’aléa.
À partir de cette couche, le calcul des dommages a pu être effectué, pour chacun des scénarios d’occurrence des crues (on connaît la superficie des polygones, et le camping auquel ils appartiennent, donc la densité d’éléments ; en multipliant par la surface le nombre d’éléments sur le polygone, on applique les courbes de dommages).
Dans Erdlenbruch et al. (2007), les limites suivantes ont été identifiées. Les avancées apportées autour du développement de floodam.campsite
et consolidations nécessaires sont listées ci-après:
floodam.campsite
.floodam.building
pour les éléments non existants à ce jour, ou en remobilisant des fonctions de dommages existantes dans la bibliothèque des fonctions de dommages aux entreprises.floodam.campsite
.